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Marche ou rêve (1)

par Lauréline Fontaine 14 février 2016

Marche ou rêve (1)

icone_PDFCela paraitra peut-être difficile à croire mais, jusqu’à présent, je n’avais jamais vraiment prêté attention à la voix d’Emmanuel Macron. Il est vrai que je n’ai pas la télé, mais j’écoute beaucoup la radio. Il est vrai aussi que j’écoute une radio qui diffuse somme toute peu d’ « informations » et qui ne privilégie pas toujours la politique nationale dans ses informations. Quoiqu’il en soit, quel ne fut pas mon étonnement, il y a peu, d’entendre cet étonnant mélange vocal entre Manuel Valls et Bruno Lemaire que réalise Emmanuel Macron. Un rythme légèrement saccadé, l’air toujours un peu entendu et moralisateur, ça c’est du Valls. Une voix un peu fluette, simulant une certaine naïveté qu’on aimerait faire passer pour de la fraîcheur mais qui contient en elle le rance de la pensée déjà éculée, ça c’est du Lemaire. Et voilà qu’apparemment, ça « marche ». La « Macron-économie », expression facile qui a été utilisée à plusieurs reprises depuis la nomination d’Emmanuel Macron à Bercy, est sans doute un bon terme pour désigner non seulement le fait que le ministre pratique un discours apparemment « décomplexé » sur l’économie, puisqu’il est clairement très libéral, tendance école de Chicago, tout en invoquant une étiquette sociale, mais aussi qu’il bénéficie de fait d’une audience importante qui semble s’attacher à sa personnalité. Mais l’expression n’est ici que le cache-sexe de cette profonde envie de rester arrimé à des solutions assez vieillottes et au surplus mortifères. Aujourd’hui même (le 15 avril), je lis dans le magazine du weekend du quotidien Le Monde, que Pascal Nègre a été remercié par le repreneur d’Universal, Vincent Bolloré, alors même qu’il affichait des résultats insolents : 45% de parts de marché en France sur l’industrie du disque pour la seule maison Universal : un record mondial. L’article du magazine relate ensuite le message électronique envoyé à ses collaborateurs par Pascal Nègre en guise d’au revoir, reprenant les paroles d’une chanson de Bourvil – les amateurs apprécieront bien sûr – tandis que le message électronique de son remplaçant pour annoncer son arrivée présentait un caractère nettement plus « bureaucratique », et aurait tout aussi bien pu être écrit par n’importe quel autre grand bureaucrate dans n’importe quelle autre entreprise. C’est sans doute ce que souhaitait Vincent Bolloré. C’est donc que la maîtrise des personnes importe parfois bien plus que celle du capital, dès lors qu’il semblerait, il est vrai, que, à grande échelle, les mêmes fourches caudines soient la garantie certaine du maintien de ce capital. Preuve en est depuis des années que l’on s’obstine à vouloir régler la crise en régulant et abaissant le coût du travail, tandis que ça n’est de toute évidence pas lui qui est à l’origine de la crise : la maîtrise des personnes par la dégradation continue et revendiquée des conditions de travail est bien plus importante que toute idée qui serait en relation avec la réalité de la crise « économique ». Emmanuel Macron est de cette « tendance » : bien sûr lui aussi veut réduire sans cesse le coût du travail, que comme les autres il ne cesse de stigmatiser au nom d’une pseudo modernité pourtant depuis longtemps dépassée, mais il affiche en plus très clairement lui aussi son pêché mignon (comme Emmanuelle) de maîtrise des personnes : « En marche ! ». A suivre…

LF 15 avril 2016

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Catégories À la Une, Brèves Étiquettes Coût du travail, Economie, Lauréline Fontaine, Macron, philosophie sociale, questions de politique, sorbonne nouvelle
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